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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 16:18
      On a beau nous vendre que le cinéma est l'accès a une éternité que nous, pauvres mortels, ne pouvons à peine effleurer, toujours est-il que cette éternité a un prix: celui de nos acteurs préférés. Être vivant quand un grand acteur que l'on aime meurt, c'est choquant.
On les croit immortels, tant ils ont tutoyé les sommets. On s'en rend bien compte tous les ans, pendant les Césars, quand passe le joli petit clip saluant une dernière fois les acteurs décédés dans l'année.




     Depuis six mois à peu près, par exemple, nous ont quitté Heath Ledger, Guillaume Depardieu, Paul Newman, Charlton Heston, autant d'acteurs qu'on aimait et avec qui on a grandi. Hier soir, c'était le tour de David Carradine. Une des dernières "gueules" de cinéma, le regard perçant, le visage buriné, la classe quoi.
Flashback.




     David Carradine, d'abord et pour l'éternité, c'était Kane, dans la série "Kung-Fu" créee par Bruce Lee. Tout le monde est au moins une fois déjà tombé sur cette série, ultra-archi-connue pour les célèbres répliques du genre "Tu n'es pas encore prêt, Petit Scarabée", "Petit Scarabée, y'a plus de PQ". Au début des années 90, les Nuls finissaient de porter Kung Fu au firmament des séries télés en parodiant le "cri qui tue" en "cri qui pue".

Bref, Kung-Fu, c'était la série d'une génération (de gars, essentiellement). Parce que quelque part, Kung Fu, c'était la revanche des petits Geeks d'arts martiaux sur la vie. A travers la longue quête et le long apprentissage de Kane, le héros incarné par Carradine, c'est toute une génération qui apprend à avancer en mettant des tartines de doigts à tout ce qui bouge.



Pour beaucoup de monde et pour l'éternité, David Carradine est aussi un acteur qui a réussi a enchaîné un nombre incalculable de gentils nanards pendant les terribles années 80: "Le serpent ailé", "Oeil pour oeil", "Tropical Snow", sans compter ses apparitions dans les cultissimes "Supercopter" et "L'homme qui tombe à pic".
Une longue traversée du désert d'un point de vue artistique, mais qui a eu le mérite d'alimenter la collection de VHS d'action-movie des ados en manque des années 80 pour leurs soirées ciné/téléfilm du jeudi soir.


    
     Comme Kane dans Kung-Fu, après une longue traversée du désert, David Carradine est devenu pour le monde et l'éternité Bill. Juste Bill, pas de nom, pas de surnom, pas de matricule, et même pas de Codevi j'suis sûr.
Ce miracle, on le doit
of course au maître Tarantino. Nous aurons l'occasion de revenir sur le talent de Tarantino pour dépoussiérer les anciennes gloires qui vieillissent dans les vieux vidéoclubs sordides.

Dans "Kill Bill I", Carradine réussit à hanter tout le film alors qu'on ne voit sa main gauche que trente secondes, à la fin.
Dans "Kill Bill II", Carradine devient une sorte de double maléfique, de némésis, du Kane qu'il était autrefois, toujours aussi calme, toujours aussi intelligent, toujours aussi impitoyable avec les gens qu'il ne peut pas saquer,  toujours aussi doué pour les distributions de tatanes dans la gueule ou de coups de lattes dans les valseuses.

Parfois, le cinéma nous réserve de très bonnes surprises.
Parfois, la vie nous en réserve de bien mauvaises.
 
A méditer, de préférence avec une flûte, sur un caillou en haut d'une montagne ou bien sous une chute d'eau. Hommage.







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commentaires

E
très bon blog bien rédigé, continu !
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