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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 18:57

index-copie-94.jpg    La lutte des grands contre les petits, sur le papier, est complètement déséquilibrée. Parfois, il suffit qu'un grand éternue pour qu'un petit s'enrhume, c'est comme ça. Et c'est pour cela que les bien-pensants jugent normal de se placer du côté du petit, déjà qu'il est petit, si en plus il se fait mettre sur la gueule, alors où va le monde. Grosso modo, c'est l'argument numéro un pour toujours être du côté du plus faible, et ce depuis David et Goliath.

 

 

 

index-copie-93.jpg    Ah c'est sûr que si Goliath avait gagné, tout irait bien mieux. On nous bassinerait moins avec ces histoires de "Grands-contre-petits", et tous les proverbes du genre "on a toujours besoin d'un plus petit que soi", "on ne frappe pas un plus petit que soi" ou "ce qui est petit est mignon" viendraient largement alléger nos dictionnaires. Ils auraient été remplacés par d'autres, plus terre-à-terre, style "Les grands d'abord, les forts ensuite, les petits feront la vaisselle", qui seraient plus en phase avec l'époque actuelle, admettons-le.

 

 

 

 images-copie-23.jpg      Je me revois encore face à la première araignée qui est venue me déranger pendant mon sommeil. Je n'étais pas bien vieux, mais complètement effrayé par cette chose si minuscule mais si terrifiante. Puisque j'étais plus fort, il fallait donc, quelque part, que je la laisse gagner, m'enrober de fil d'araignée de merde pour me laisser engloutir comme une saloperie de mouche, et tout ça parce que j'étais le plus fort. Faut vraiment s'appeler La Fontaine pour trouver du sex-appeal à ces bestioles.

 

 

 

images-copie-24.jpg     C'est pourquoi, devant la vue du plus petit insecte ou reptile, on hurle comme des pucelles devant un film de Rocco Siffredi: on est tétanisé devant l'enjeu d'écraser un plus petit.  Je revois encore ma mère se pencher au-dessus de mon lit pour tenter vainement de me rassurer. Cette phrase-là, tout le monde l'a déjà entendue: "Les petites bêtes ne mangent pas les grandes". Va dire ça à cette foutue araignée qui n'attend qu'une chose: sauter dans ma bouche pendant que je dors pour me pomper le sang du coeur.

 

 

 

 images-copie-25.jpg     Et ça ne s'arrête pas là: les médias ont tôt fait de prendre le relais. Les araignées sont super importantes car elles bouffent les saloperies de je sais pas quoi, les vers de terre aérent la terre et la rendent tendre et fertile, les lézards portent bonheur, etc... A se dire qu'on ne sert à rien, nous, les humains grands et forts, que le monde se débrouillerait mieux sans nous. Pff. N'importe quoi.

 

 

 

index-copie-95.jpg      Le travail de sape fait toujours son travail, et de Goliath à mon araignée en passant par La Fontaine, les petits et les faibles ont gagné leurs galons. A tel point que certains deviennent président de la République. A tel point aussi que les gamins préfèrent regarder des dessins-animés avec des insectes qui parlent plus que de vrais films, un beau jour on vendra des doudous-moustiques, ça nous pend au nez.

 

 

 

images-copie-26.jpg    Alors vous imaginez bien que, tranquillement avachi sur mon canapé, j'éprouve une forme d'effroi saupoudré de colère devant la souris (sont-elles plusieurs?) qui vient me narguer en sortant de derrière les meubles.

    J'ai l'impression que c'est toute la race des souris qui me partouze lorsque ces petits yeux vides d'expression me fixe, avant de filer sous l'évier de la cuisine et grignoter mes paquets de pâtes.

 

 

 

images-copie-27.jpg     Sur les forums dédiés à cette forme d'invasion, on trouve tout un tas de paroles pseudo-réconfortantes, comme quoi les souris ont plus peur que nous, qu'il faut laisser faire, qu'il faut juste les effrayer un peu pour qu'elles aillent faire une crise cardiaque derrière la téloche. Mais c'est des conneries, elles sont là, dans les murs, dans les conduites d'air, partout, récitant "Le lion et le rat" à me rendre fou, trimballant leus silhouettes malingres le long des plinthes de MON appartement.

 

 

 

 

images-copie-28.jpg    Je repense alors à ma mère, encore, qui me disait à chacune des grandes étapes de ma vie "Oh mon petit, comme j'aimerais être une petite souris pour pouvoir voir ce que tu fais", et le cauchemar reprend de plus belle: et si c'était maman qui était là? Et si les bouddhistes avaient raison avec leurs histoires de réincarnation? Et si les films de Stuart Little étaient prémonitoires? Et si l'avènement des petits était pour bientôt, genre "La planète des singes"?

 

 

 

C'est décidé, demain j'achète un chat. Et pis un chien, pour chasser le chat. Et pis un crocodile, pour chasser le chien. Et pis un éléphant, pour chassser le crocodile. Et pis un rat, pour chasser l'éléphant. Et basta les problèmes de souris.

 


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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 18:17

index-copie-88.jpg    Du moment qu'on se sent utile, tout va toujours pour le mieux. Ce sentiment d'utilité a quelque chose d'extrêmement rassurant, dans la mesure où il n'y a plus vraiment la place pour les choses inutiles, dans le bas monde où nous vivons. Se sentir inutile, c'est le premier pas vers la déprime, le Tranxene sorti de son emballage en alu. On connaît tous ces moments de panique molle, quand on se rend compte que le monde fonctionne très bien sans nous, autant rester planqué chez soi à se curer le nez avec les orteils.

 

 

 

images-copie-19.jpg     Prenez la chaise pliante, par exemple, ultime symbole de ce refus de l'inutilité. La chaise pliante, à priori, a tout pour elle, élégante, discrète et fonctionnelle, surtout quand on habite un 18m². Mais on oublie bien souvent la face cachée de la chaise pliante: il suffit qu'on ne s'assoit pas dessus pour qu'elle disparaisse, privée de son existence, enterré dans le fond d'un garage ou derrière la porte des chiottes. Quelle solitude elle doit ressentir, cette pauvre chaise pliante, complexée par rapport au bon vieux fauteuil qui restera là quoiqu'il arrive! C'est peut-être pour ça qu'elle nous pince les doigts quand on la plie.

 

 

 

index-copie-89.jpg    En ce moment et depuis lundi matin, je me sens comme cette pauvre chaise pliante. Après des semaines et des semaines de bons et loyaux services, me voilà moi aussi plié en quatre dans un coin de l'appart, prenant la poussière et en proie aux griffes du chat du voisin. Depuis lundi matin, j'ai aussi ce sentiment désagréable de ne plus servir à rien, en bref, de ne plus exister (dans le jargon du XXIe siècle). Depuis lundi, on ne me propose plus de changer la face du monde, depuis lundi, je n'ai plus un vote à me mettre sous la dent.

 

 

 

 

images-copie-20.jpg   Jusqu'ici, tout allait bien: deux dimanches d'affilée, j'ai changé le monde, accomplissant le devoir civiquo-érotique de glisser mon bulletin dans une urne, me caressant amouresement de démocratie participative. La semaine, entre deux votes, il me restait mon portable, pour tapoter nerveusement et décider de l'avenir à court terme de l'émission la plus populaire de la première chaîne de télé française. Si j'en ressentais le besoin, je pouvais même voter plusieurs fois, empruntant discrétement le portable qui aurait eu le malheur de traîner sur une table sans surveillance.

 

 

 

 images-copie-22.jpg   C'était le bon vieux temps, limite. Sur mon agenda, j'avais inscrit "vote" à chaque jour de la semaine, que c'est bon de se sentir entendu! Que c'est jouissif d'être utile! quel kif le pouvoir de décision! Prendre part au combat est toujours grisant, on se dit que sans notre voix le monde serait peut-être différent. Actif ou passif, le choix est vite fait: dans la partouze de la société moderne, mieux vaut être actif, les attentistes sont toujours ceux qui finissent par mordre l'oreiller, le slip sur les chevilles.

 

 

 

 

 index-copie-91.jpg   Et maintenant, que vais-je faire, et maintenant, que sera ma vie? Me voilà replié sur moi-même, comme cette connasse de chaise pliante qu'on n'aurait jamais dû inventée. Voilà quatre jours que je ne sers à rien, pas de vote pour constituer le XV de France face aux All Blacks, pas de sondage pour le prénom du futur gamin de Sarko, rien, que dalle. Même Koh Lanta ne prend pas les votes des téléspectateurs. Vivement les prochaines élections, celles qui feront à nouveau vibrer mon coeur de républicain convaincu: Miss France 2012.

 

 


 

 


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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 17:51

index-copie-77.jpg    Pas évident de faire la part des choses entre ce qu'on nous dit et la réalité. C'est là qu'intervient ce qu'on appelle communément "l'esprit critique", ou la capacité à s'interroger avec rationalité sur la véracité de faits prétendus. Et autant dire qu'en ce moment, cet esprit critique est largement sollicité, tout simplement parce que le flot d'informations est plus important que jamais, c'est sûr, on se prenait moins la tête quand on ne savait ni lire ni écrire.

 

 

 

 

images-copie-4.jpg     Le truc pervers avec l'esprit critique, c'est qu'il ne faut pas céder à l'affectif, ne pas se laisser emporter par des sentiments ou des envies qui nous feraient croire tout ce qu'on nous dit, et ce à nous rendre cons comme des poignées de porte sans porte.

    A force de se répéter que "si tu y crois, ca arrive", on en finit par ne plus faire vraiment la différence, il ne suffit pas que je me pense super musclé et bronzé pour que ça arrive vraiment. En gros: éviter l'intox, et de passer pour un blaireau du même coup.

 

 

images-copie-5.jpg     A l'échelle internationale, l'actu du jour est bien entendu la mort de Ben Laden, rebaptisé Ben Ladead par les humoristes sur le qui-vive. Ca fait une dizaine d'années que tout le monde le voulait capturé, et le voilà mort, il suffisait d'attendre un peu. Cela dit, faut bien admettre que tout s'est emballé à une vitesse hallucinante en quelques heures: capturé, puis mort, puis photographié (fake, d'ailleurs), puis enseveli en mer, finalement immergé en mer (ce qui est un peu redondant, mais on va pas chipoter). Ne nous éternisons pas sur le sujet, de toutes façons, il est bien trop tôt pour avoir des certitudes (1ère phase de l'esprit critique).

 

 

 

 

   L'Histoire rencontrant toujours de petites histoires, et comme toutes les infos finissent toujours par se téléscoper, une traque en appelle une autre:

 

 

 

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index-copie-78.jpg   Il existerait une nouvelle variété de Fanta, seulement commercialisée en Belgique pour l'instant, qui serait arrivée il y a peu en France: Fanta Tropical, rien à voir avec le Fanta Still Tropical qui existe déjà, qui au passage ne sert à rien, autant acheter du Banga. Déjà que le Fanta Orange c'est trop bon, le Fanta Tropical doit être une tuerie, j'en salivais même la nuit.

 

 

 

 

 

images-copie-6.jpg    Voilà donc deux semaines qu'on voit des 4 par 3 dans les rues qui annoncent l'arrivée de ce nouveau produit magique à nous secouer les rastas, et rien.  Même à la télé, on n'en parle pas, et pourtant, pour un évènement, en voilà un. Mais voilà: impossible de mettre la main sur la moindre bouteille de Fanta Tropical...

     A croire que c'est de l'intox ou une hallucination qui m'aurait fait confondre Fanta Still Tropical et Fanta Tropical, comme quoi, quand on veut très fort une chose, on parvient à la voir, pensez aux mirages dans le désert.

 

 

 

 

images-copie-7.jpg      Du coup, faisant appel à l'esprit critique, on essaie de prendre un peu de recul afin d'éviter de devenir fou dans tous les Franprix, Monoprix et Carrefour de la ville. Peut-être que j'ai mal compris les affiches, peut-être que je n'ai pas vu le "disponible dans 2 ans" en tout petit en bas à droite, etc. J'en étais arrivé à un point où même si Obama avait annoncé que le Fanta Tropical est disponible en France, "We did it" et tout le toutim, je ne l'aurais pas cru.

 

 

 

 Et puis, l'illumination, dans un Franprix improbable, après de longues semaines de traque:

 

 

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L'esprit critique a tenu bon. Y'a-t-il une morale à cette histoire? Absolument aucune, c'est juste marrant: retenons seulement qu'on est toujours à la recherche de quelque chose, où sont mes pompes? Quelqu'un a vu mes clés?

 

 


 

 


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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 19:09

tempete_webmeteo_0209b.jpg      "Le calme avant la tempête". C'est généralement ce qu'on dit pour expliquer que l'enchaînement des évènements n'est pas toujours heureux, et qu'il faut se méfier des moments tranquilles. Météorologiquement (hips!) parlant, c'est tout à fait vrai. En effet, il ne peut pas faire tout le temps beau, ni tout le temps pas beau, et ceci est facilement explicable: si c'était le cas, ça foutrait en l'air l'industrie du maillot de bain, ou l'industrie du K-Way, ce qui est tout simplement impensable, convenons-en.

 

 

 

surprise.gif     Bref, tout ça pour dire qu'il faut se méfier, l'échec est à chaque coin de rue, guettant comme un exhibitionniste le moment où il pourra nous surprendre.

    Tout bascule souvent en un instant, nous prenant alors au dépourvu, alors que bien souvent on n'y peut rien. Comme à l'école, c'est au moment où on se fait tout petit au fond de la classe que le prof nous interroge, et nous balance notre ignorance à la figure alors qu'on n'avait rien demandé.

 

 

 

index-copie-65.jpg   Aujourd'hui par exemple, j'avais décidé de rester tranquillement chez moi, afin de laisser le monde tranquillement exploser. Je me disais que lorsque tout aurait péter, je serais sorti de ma tanière, aurais contemplé le monde en flammes, et serais parti à la recherche de ma moitié avec qui j'aurais repeuplé la planète: Paris Hilton. Mais non, forcément, puisque rien ne va toujours comme il faudrait. Ce matin au réveil, c'était plutôt tendance "Mais que se passe-t-il?".

 

 

 

 

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"Oh, mais qu'est-ce qu'il se passe?"

 

 

 

telefoot2009.jpg     Quand le réveil a sonné sur les coups de 11h, je me suis levé l'air guilleret en me disant que décidément, le numéro de Téléfoot de cette semaine serait terrible. Sifflotant la musique du générique en faisant bouillir l'eau du café, je me disais que tout allait bien se passer, que quelque part aux States, Paris Hilton faisait la même chose en attendant la fin du monde. Eh ben non, puisqu'en allumant la téloche, pas de Bixente ni de David Astorga: des bagnoles. Paris aussi, a dû être déçue.

 

 

 

14bogdanov.jpg   C'est alors que j'ai calculé le changement d'heure. Il était 10h et non pas 11h, je venais de faire un court voyage dans le temps, mais pas un truc impressionnant non, plutôt style "Delorean qui roulerait au GPL". Une heure, c'est pas grand chose, c'est sûr, mais ça peut suffire à bouleverser tout un monde. Bref, avec ces conneries de retard-en-avance-q'on-sait-plus-où-on-habite, je suis parti à la sieste à midi.

 

 

 

    Parce que de fil en aiguille, à force d'accumuler ces petits ratages, voilà qu'il est 19h30, et que j'ai déjà terminé ma journée: déjà siesté, déjà nourri, déjà préparé pour demain. Si j'avais voulu pousser le vice plus loin, je serais déjà dans le RER.

 

 

 

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      Mais après tout, l'aventure c'est l'aventure, pas besoin d'être Indiana Jones pour vivre des choses hors du commun. D'ailleurs, imaginez, si Indiana Jones avait été français, peut-être qu'il aurait aussi mal vécu le changement d'heure, et ses aventures auraient fait de supers sitcoms pour TF1 ("Indiana Jaune rate le bus n°24", "Indiana Jaune et le ticket de métro périmé"). Et qui sait? Ca aurait peut-être plu à Paris Hilton.

  

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 19:21

index-copie-46.jpg     Peu de gens le savent vraiment, mais la vie est dangereuse. Elle l'a toujours été, en fait. Pensez aux hommes préhistoriques: eux, au moins, avaient conscience que la vie était un danger permanent, que d'un coup d'un seul on pouvait se faire bouffer par un mammouth ou violer par un vélociraptor, ou l'inverse. Le danger était une composante essentielle de l'être humain, il fallait en payer le prix pour vivre tout ce qu'il y avait à vivre. C'est pour ça que les hommes préhistoriques n'étaient pas végétariens et ne se contentaient pas de bouffer de l'herbe: pas assez dangereux.

 

 


index-copie-47.jpg      Alors bien entendu, "danger" veut dire bien des choses.  De nos jours, on pourrait gloser pendant des heures sur le sens réel du terme, qu'on n'en viendrait pas à bout. Et c'est bien normal: il ne faut pas confondre "situation de danger" (sortir à poil sous la neige ou chanter du raï lors d'un meeting FN) et "évènement dangereux" (prendre une stalactite ou la garde rapprochée de Le Pen sur la gueule). Quand on y réfléchit, on affronte tout un tas de situations ou d'évènements dangereux chaque jour, sauf qu'on ne s'en aperçoit pas tout le temps. La faute à qui? je vous le demande...

 

 

 

index-copie-48.jpg     L'Homme du monde a bien compris que le danger devait être évité, même lorsqu'il est inévitable (absurdité, quand tu nous tiens). C'est pour cela qu'on invente jour après jour de nouveaux outils qui nous permettent d'éviter les petits dangers de tous les jours: le gant pour sortir les plats du four,  le passage pour piétons, la sécurité sur le cutter, les rambardes, etc. Tout ça pour nous faire vivre plus vieux et donc, nous faire travailler plus. Pas bête la guêpe.

 

 

Du coup, bien conscient de l'absence totale de danger autour de moi, j'ai décidé de prendre les choses en main. J'ai voulu vivre dangereusement, comme mes ancêtres qui perdaient un bras à chaque fois qu'ils partaient chercher un steack de mammouth. J'ai voulu me confronter au grand, à l'impressionant, à la puissance d'une foule en délire lâchée dans le dôme du tonnerre de l'entertainment et de l'argent tout-puissant. Bref, je suis allé à Carrefour...

 

 

 

IMG00070-20110119-1259.jpg       Chez Carrefour, vous vivez ce qu'on a appelé plus haut "une situation de danger": dans le sens où vous ne vous sentez plus maître de ce qui vous arrive. Des caméras vous filment en train de regarder des écrans qui diffusent ce que les caméras filment. Ces écrans-là vous parlent, vous donnent votre horoscope ou le temps qu'il va faire demain chez vous, bref: le danger est là, le danger vous observe alors que vous venez simplement acheter un pauvre cube de foie gras Labeyrie. Adrénaline, quand tu nous tiens.

 

 

 

IMG00077-20110119-1345.jpg       Vous déambulez dans les allées du Carrefour avec la peur au ventre. Votre regard se pose toujours sur une "Offre Spéciale" ou un "Attention! Soldes!" qui peut vous faire vasciller. Le MacDo est ouvert 24h/24, et un faux ciel vous fait penser que si vous voulez, vous pouvez passer votre journée ici, à dépenser votre pognon. Deux catégories de personnes gèrent clandestinement Carrefour: les vieux (qui font toujours toujours les courses) et les ados (qui aimeraient bien aller en ville, mais Carrefour c'est plus près).

 

 

 

      Une fois que vous avez passé les barrières "Bienvenue chez Carrefour", vous êtes dans le temple de la consommation, où est le rayon foie gras?

Vous êtes encore une fois dans une "situation de danger", puisque vous risquez à tout moment de repartir avec un écran d'ordi LCD "Hello Kitty" série extra-limitée. Mais vous faites face, serrez très fort vos mains, et sortez même votre portable, histoire de prendre quelques clichés de "vous en train de faire les courses", histoire de les mettre sur votre blog, pour meubler.

 

 

     C'est alors que tombe sur vous "l'évènement dangereux". Cet évènement est vêtu de noir, cravate serrée, cheveux rasés, oreillette oreillée. Bref: un vigile.

 

 

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   Le danger: plus qu'un aléa, mieux qu'une distraction: une raison de vivre.

 

 


 

 

 

 


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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 17:56

      La période de Noël est, bien plus que l'été, la période des enfants. Un peu comme un mercredi après-midi qui s'étendrait sur une quinzaine de jours. On parle de jouets partout, on compte les jours jusqu'à Noël en feuilletant les catalogues de la Grande Récré, bref: quand on est un gamin, Noël nous fait autant d'effet qu'un ecsta sur une plage d'Ibiza. Noël quand on est gamin, c'est génial, si on oublie une  toute petite chose, si on oublie qu'on mesure 1m05. Parce que quand on mesure 1m05 pendant les périodes de Noël, on subit la vie plus que jamais. Caméra embarquée.

 

 

 

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index-copie-13       Quand on mesure 1m05, généralement, on vous traîne partout, comme un chien sur deux pattes. C'est là que l'enfer commence, on vous fringue mal pour vous protéger du froid, et vous ne pouvez rien contre la menace ultime en période de Noël: "si tu fais du boudin, le Papa Noël ne viendra pas". Alors vous avalez rageusement votre morve d'enfant, acceptez la honte de la doudoune Kiabi-habille-les petits, et vous suivez papa et maman.

 

 

 

 

index-copie-14Après une séance de limbo sous le tourniquet du métro trop haut pour vous, c'est parti pour l'aventure. A hauteur de braguette dans le métro, la vie a une saveur toute particulière. Coincé entre un taille basse Diesel qui sent bon la parisienne et un baggy taille très basse qui sent mauvais le parisien, autant vous dire que ça sent Noël. Vous ne voyez pas les stations défiler, jusqu'à ce que la main de papa vous tire violemment, Chaussée d'Antin - La Fayette, la station de l'enfer.

 

 

 

 index-copie-15        Après une séance d'escalade dans les escaliers du métro parisien (parce que papa juge que ça va plus vite que les escalators), vous prenez de plein fouet le froid parisien boulevard Haussmann. A hauteur de pots d'échappement, Paris est vraiment une ville magique. Forcément, quand vous mesurez 1m05 Bd Haussmann, vous ne comprenez pas grand chose à la life. Traîné à droite, à gauche, plus vite, ralentis, c'est pire qu'un flipper. Quand vous levez la tête vous ne voyez rien du tout, à part des parkas Moncler (nous sommes Bd Haussmann, n'oublions pas).

 

 

 

  index-copie-16    A un moment, vous entendez une voix familière qui vous dit: "Regarde comme c'est joli! Les décorations dans les vitrines!". Cependant vous ne voyez rien du tout, parce qu'un connard a foutu sa poussette juste devant vous, exprès pour vous bloquer la vue. Vous hurlez que vous ne voyez rien, et là deux mains vous déchirent les bras, vous éclatent les épaules pour finalement vous lever de trente centimètres. Vous entendez papa: "TU VOIS MIEUX, LA!" et vous répondez en hurlant que oui, seulement pour qu'on vous foute la paix en vous renvoyant à votre 1m05.

 

 

 

  index-copie-17     Généralement, à cet instant, vous commencez à pleurer. Ou plutôt: à pleurnicher. Forcément, à force de respirer de la braguette et du gaz d'échappement, vous avez les yeux qui brûlent, la gorge qui pique, la connerie qui démange. Le monde qui vous entoure ne semble pas comprendre que quand on mesure 1m05, on fait de petits pas et on a les genoux faibles. Vous vous essouflez rapidement, vous aimeriez vous frottez le visage, mais pas possible à cause de papa qui refuse de vous lâcher la main. Vous ne pleurnichez plus: vous geignez.

 

 

 

index-copie-18      Croyant vous faire plaisir, on vous emmène au dernier étage des Galeries La Fayette, toujours par les escaliers, toujours parce que papa trouve que ça va plus vite que ces saloperies d'escalators. Là, à 1m05 du sol, la moitié des choses que vous aimeriez toucher sont hors de portée. Vous tendez alors les mains, sur la pointe des pieds, et faites tomber une pile de boîtes Playmobil. Une connasse avec un badge sur lequel est inscrit "Joie de conseiller, plaisir de sourire" vous gueule dessus et vous menace, toujours à coups de "Le Papa Noël ne passera pas pour toi". Voulant faire bonne figure, vos parents en rajoutent une couche.

 

 

 

index-copie-19   Du coup, vous finissez la journée dans les étages maudits pour les enfants des Galeries: ceux des fringues pour papa et maman. Vous grimpez difficilement sur tous les fauteuils que vous voyez, avec le stress permanent de perdre de vue un de vos géniteurs, qui semblent préférer passer leur temps dans les cabines d'essayage plutôt que de surveiller leur moutard. Les secondes sont interminables, quand on mesure 1m05 au rayon Hommes/Femmes d'un grand magasin.

 

 

 

index-copie-20   En rentrant enfin à la maison après la fermeture des magasins, vous faites méchamment la gueule. Et y'a de quoi: vous avez les pieds en compote parce que maman avait trop serré vos Kickers, la main broyée par la virilité de papa, le cerveau embrumé des vapeurs de braguettes encore respirées lors du trajet retour. Vous prenez sur vous pour retenir une larme de désespoir, parce que c'est certain, si après une belle journée de promenade dans Paris on vous prend à gémir, c'est certain, le Papa Noël ne viendra pas pour vous. Life is Hell, quand on mesure 1m05.

 

 


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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 15:55

       3N4389.jpgLes vacances, c'est aussi profiter un maximum de la ville. Faut pas croire, mais partir se ressourcer à la campagne, c'est du déjà-vu, vivons avec notre temps. Et comme en vacances on se lève généralement à l'heure où le JT termine, il n'y a pas de temps à perdre.

Du coup, on prend ses baskets, et on descend se promener, histoire de digérer le café du matin (au lieu de l'expresso d'après le steack haché/frites).

Ainsi, on n'a pas trop l'impression d'avoir perdu une demie-journée.

 

 

 

P1000272.JPG     J'avais déjà parlé ici de cette petite maison, la maison la plus étroite de tout Paris. Il était donc temps de prendre un peu de ses nouvelles. Figurez-vous que cette maison est désormais occupée par une boutique de fringues, Chamacco, qui est devenue, du coup, la boutique de fringues la plus minable de tout Paris. On n'a rien sans rien.

   Cela dit, on y trouve de nombreux articles intéressants et facheuns, mais dépêchez-vous, il n'y a qu'une seule taille disponible pour toutes les fringues: le XS. On n'a rien sans rien, je vous dis.

 

 

 

P1000260.JPG   Tour d'horizon des stars de la musique du quartier. Pas grand chose à ajouter si ce n'est qu'il faut soit porter la moustache, soit adopter des pauses de bogoss façon Frank Michael (mains sur la ceinture et regard de cougar).

   Il est vrai que ça viole un peu les yeux, toutes ces stars d'un seul coup. On a du mal à choisir, beaucoup de mal. Ce qui est tout de même étonnant pour des affiches de promo, c'est qu'il n'y a jamais de date ou de lieu. En fait, il faut juste être là au bon moment, ce qui, quelque part, est un peu magique. Toutes façons à Paris, tout est magique.

 

 

Sans-titre-1.jpg  Autre curiosité en passant. Dans le 10e, la rue du Paradis prolonge la rue de la Fidélité. Y'a des trucs qui s'invente pas, malheureusement.

On peut donc y aller gaiement sur tous les jeux de mots un peu pourris du genre "ma chérie, tiens bien ma main, car quand on aura atteint le bout de la rue, on sera aux portes du Paradis". C'est naze, mais ça marche, que voulez-vous.

 

 

 

P1000266.JPG    Petite énigme du jour, en devanture d'un des nombreux coiffeurs africains du quartier (chez Jacques Des Anges).

    J'imagine qu'une perruque invisible, ça doit avoir de la gueule, mais pourquoi mettre une perruque si c'est pour qu'on ne la voit pas? A part pour les chevelus, je vois pas l'intérêt, d'autant que quand on a des cheveux, on ne porte pas de perruque.

   Et pis vendre de l'invisible dans un espace capillaires (y'aurait pas une faute, d'ailleurs?), c'est un peu se moquer des gens. Mais bon, on a l'habitude, chez Jacques Des Anges.

 

 

P1000268.JPG    Juste histoire d'illustrer une querelle d'artistes du XXIe. Imaginons ce qui a pu se passer entre ces graffeurs pour faire un truc si moche sur un mur si grand.

   Si on essaie de comprendre, on peut sentir un peu de Basquiat et même du Nerval avec le soleil noir tout en haut. Cela dit, dans la pratique, on sent plutôt Hugo, le petit de la voisine qui essuie ses mains dégueulasses sur les murs blancs de la cage d'escalier.

   Alors bon, c'est vrai qu'il y a plein d'autres endroits à Paris où on peut voir de beaux dessins sur de grands murs, mais il faut toujours regarder ce qui se fait de pire pour apprécier ce qui se fait de mieux (Confucius, repris par Roger du bar d'en bas de chez moi). Pas de bol, ce qui se fait de pire, c'est dans ma rue.

 

 

 

 

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   Finissons sur une touche d'humour. Je ne cesse d'être fasciné par les nombreux bazars qu'on trouve tous les vingt mètres dans certains quartiers.

  Ce qui est génial avec ce genre de boutique, c'est que c'est du tout-en-un: un Joué-Club, un Darty, un Casa et un Kiabi en un seul morceau. Un peu comme la Foir'Fouille, mais sans cette pieuvre immonde qui rigole alors qu'elle est moche. A la place, on a des gars qui se tiennent toute la journée devant la porte, histoire de veiller à ce que personne ne pique en passant de fausses Barbie ou de faux ukulélé.

 

 

 


 


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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 17:11

index-copie-35.jpg     Ah que c'est agréable, parfois, de se dépenser sans compter. Que c'est jouissif, de temps en temps, de repousser les limites de son corps. Quand on est en plein effort intense, notre tête se vide afin de laisser plus de place aux muscles qui gonflent à l'intérieur de notre body move. C'est ce qu'on aime dans le sport, pouvoir, l'espace de quelques tractions ou pompes sur une main, le temps d'un tour de terrain, faire abstraction du monde qui nous entoure et qui, en ce moment, fait la gueule.

 

 

index-copie-36.jpg       Cela dit, faire du sport n'est pas si évident, d'un point de vue pratique. Alors bien entendu, il y a les salles de sports, loft géant qui sent bon la transpi et l'Axe "Clean your balls". Dans une salle de sport, on peut faire tous les sports de la terre sans changer de jogging, écouter de la house-qui-move-ton body en faisant du vélo-qui-n'avance pas. Clair que c'est pratique, mais il faut avouer qu'on se sent un peu emprisonné, voire parfois étouffé. Aux côtés des mecs bodybuildés qui sont là pour s'entretenir, on se sent comme un marsouin à côté d'un gorille quand on est là seulement pour apprendre à ne pas cracher ses poumons en montant un meuble IKEA.

 

 

 

index-copie-37.jpg     Non, non, le sport se doit de rester gratuit, accessible à tous, doit nous libérer sans trop nous contraindre. Exit donc les salles de sport. Exit également les tours de Paris en courant et les parcours vita dont les nutritionistes nous rabattent les oreilles. Il est grand temps de redonner au sport son utilité, terminons-en avec les rameurs qui ne flottent pas, ou les joggings dans Paris pour faire le tour du quartier en courant. Tournons-nous vers l'avenir: le sport de grève.

 

 

index-copie-38.jpg     Comme les Coupes du Monde ou les Jeux Olympiques, on ne fait pas du sport de grève n'importe quand, oula que non, ça se mérite. En effet, comme les évènements ci-dessus, le sport de grève nécessite force préparation et organisation. Le sport de grève, pour être efficace, se doit de se dérouler dans des conditions quasi-parfaites, ce qui ne se produit qu'une à deux fois par an, oui, comme la migration des tortues volantes.

 

 

 

 index-copie-39.jpg     Afin d'être sur la brèche à tout moment, il suffit de se tenir au courant de l'actualité. Un peu comme un surfeur doit se tenir au jus de la météo des plages, le sportif de grève doit être à l'écoute de France Info 24/7, toujours prêt à bondir dans son jean et ses mocassins. Le corps doit être prêt à tout moment, car le sport de grève peut toujours vous surprendre: on n'est jamais à l'abri d'un appel à la manif' ou d'une grève à durée illimitée.

 

 

 

index-copie-40.jpg     Le sport de grève, dont une belle session a débuté hier, convoque chez l'être humain diverses capacités mentales et physiques qui seules sont capables de transcender un homme, oui, comme dans Koh Lanta. Le sport de grève, c'est avant tout une belle dose d'incertitude, pour nous inciter à nous forger un mental d'acier, restons fidèles à la devise ASICS, "un esprit sain dans un corps sain". Ne pas savoir comment aller au boulot ou comment rentrer chez soi le soir, oublier les notions simples comme "horaires" ou "tranquilité d'esprit": voilà comme on construit un mental de winner. Et c'est pas fini.

 

 

images-copie-77.jpg     Le sport de grève, c'est aussi et surtout un sport physique, bien évidemment. En temps de grève, il faut avoir de bonnes jambes et de bonnes baskets. Le marathon-Lambada (comprendre "collé-serré") en est l'épreuve reine. Le marathon Lambada consiste à aller le plus vite possible d'un point A à un point B en se serrant un maximum contre les autres concurrents. Pas de chance pour les petits, qui respireront les aisselles épuisées;pas de chances pour les grands, qui se frustreront à faire des pas de nains alors qu'en trois enjambées ils auraient déjà traversé le hall.

 

 

index-copie-41.jpg     Le sport de grève renoue avec les principes essentiels du sport: du mental, du physique et de la compétition. Et quand la compétition rend son verdict, il vaut mieux être du bon côté du quai. Combien ai-je vu, depuis deux ans que je pratique le SdG, de jeunes sportifs en pleurs, échouant à la dernière marche: celle qui permet de monter dans le RER. C'est à ce moment-là que tout se joue, au moment du "bip" prolongé annonçant la fin de la manche, quand on joue des coudes pour rentrer chez soi ou aller au taf.

 

 

Gloire aux heureux vainqueurs qui se serrent généreusement dans les rames, encourageant à travers les vitres les malheureux restés sur le quai, contraints d'attendre le RER suivant, déjà annoncé avec un retard de quinze à vingt minutes, veuillez nous excuser pour tout dérangement occasioné.


 

 

 

 

Cérémonie d'ouverture du sport de grève session 2010, RER A direction-Poissy, station Chatelet


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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 19:40

"- Bonne journée, et surtout: bonne soirée!"

 

images-copie-76.jpg    C'est ce que m'a dit le petit épicier chinois (ou koréen, ou autre, asiatiaque, quoi) dans un français parfait lorsque j'ai quitté son échope ce matin, sur les coups de 9h ~9h30 (l'heure à laquelle tout se passe). Alors bon, si la journée ne s'annonçait pas si bonne que ça, la soirée promettait des seaux et et des seaux de joie et de bonheur en tout genre, le chinois avait raison au moins pour ça...

 

 

 

index-copie-23.jpg      J'allais donc le nez au vent et la capuche sur la tête, souriant à qui voulait me sourire, mon petit paquet des frères Tang à la main. Un sac jaune, avec inscrit dessus le sigle du bonheur culinaire quand on adore ignorer ce qu'on mange (une des particularités de la bouffe chinoise). Les frères Tang, j'en ai déjà parlé ici, c'est une sorte de monopole de la bouffe chinoise en prêt-à-emporter, un peu comme s'il existait des frères Monoprix, mais en chinois (ou koréen, ou autre, asiatique, quoi).

 

 

 

index-copie-24.jpg    Aujourd'hui à Paris, il a fait un temps un peu merdique. Enfin, "merdique", disons plutôt qu'il a fait beau "plusieurs fois dans la journée", ne soyons pas défaitiste. A Paris quand il ne fait pas beau, tout le monde fait la gueule: les gens dans la rue, les gens dans les magasins, les gens à l'arrêt de bus. Par esprit de solidarité, même les gens bien au sec dans leur bagnole super chère font la gueule. Cela dit, mauvais temps ou pas, j'avais décidé d'avoir la banane, quand on veut, on peut.

 

 

 

      Bien entendu, cette bonhommie exacerbée a bien une explication, il faut pas croire que je suis devenu témoin de Jéhova ou un truc du genre. Quand on dit que le bonheur vient comme par hasard, c'est souvent des conneries pour qu'on continue de jouer au Loto. Non, la bonne humeur du jour est due à ce que j'appelle "le syndrome Air France". "Le syndrome Air France", c'est se sentir super heureux, alors qu'on vit une journée un peu pourrie, un vendredi pluvieux, qui plus est. Le syndrome Air France, tout le monde l'a éprouvé un jour ou l'autre, j'en suis persuadé.


 

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      Le syndrome Air France, c'est se lever à Paris sous la pluie à 6h du matin, mais en ayant conscience que quelques heures plus tard, d'un coup d'Air France, on peut se retrouver sur une plage des Caraïbes en train de râler contre la chaleur et les mojitos trop chargés. Le syndrome Air France, c'est l'histoire du bâton et la carotte, mais avec une carotte en or fourrée au foie gras.

 

 

 index-copie-25.jpg    Parce que plage des Caraïbes ou pas, de toutes façons, je savais dès ce matin, rue du faubourg Saint-Martin, que j'allais finir la journée en maillot de bain. Et ça peut paraître simple comme raisonnement, mais commencer une journée en pull-sous-pull-Damart en sachant qu'on la finira en moule-bite, ça remonte le moral. Car le maillot de bain, quoiqu'il arrive, est synonyme de quiétude et de sérénité (cf: massage, plage, mer, etc). 

 

 

 

index-copie-26.jpg      Et toute la journée, je gardais ce syndrome Air France en tête. Toute la journée, qui fut plus longue, plus bruyante, plus pluvieuse (ça fait deux fois "plus") que prévu, j'essayais de ne pas perdre de vue que ce soir, j'allais me retrouver en maillot de bain dans une chaleur moite et étouffante. Je fermais de temps en temps les yeux, me prenant la tête dans les mains pour me rassurer, ce soir tout ira mieux tu verras, ce soir tout ira mieux tu verras.

 

 

 

index-copie-27.jpg     En rentrant tout à l'heure, trempé de sueur (ou de pluie, ou les deux), je poussai enfin mon premier soupir de satisfaction. Nous y étions, cette soirée tant attendue, que je fantasmais ce matin rue du faubourg Saint-Martin, était enfin arrivée. Il y a toujours quelque chose de rassurant à se dire que si parfois le temps peut paraître long, il finit toujours par s'écouler.

 

 

Comme prévu, j'enfilai mon maillot de bain, réglai le chauffage sur 9 - chaleur tropicale, et ouvris avec délicatesse mon petit paquet jaune des frères Tang:

 

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A moi les grillons grillés et  la chaleur du Vietnam: ce soir c'est Koh Lanta.

 

 

 

 

 


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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 19:28

images-copie-74.jpg     Arme ultime contre la morosité de la rentrée, l'esprit de fête n'est jamais loin. Alors on dit souvent que l'esprit de fête n'est qu'un esprit de biture et de cacahuètes molles, mais c'est, bien entendu, des conneries.

    On dit aussi que faire la fête, c'est bien, mais que la vie, la vraie, n'est pas une fête, ce qui n'est, bien entendu, pas faux. Du coup, il faut savoir allier ces deux concepts, et trouver une harmonie totale entre le monde dans lequel on vit ,et l'envie irrépressible de tout oublier.

 

 

 

index-copie-22.jpg     Pour cela, l'esprit de fête a inventé le "clubbing", ou "clubbin'" pour les plus feignants. Le clubbing, c'est une façon plus internationale de dire qu'on sort en boîte. D'ailleurs, soit dit en passant, l'adoption du terme "clubbing" plutôt que "sortir en boîte" est lourde de sens: auparavant on admettait sortir dans des boîtes (donc sortir s'enfermer, ce qui sonne un peu faux), maintenant on club', ce qui est tout de même beaucoup plus classe.

 

 

 

imagees.jpg     Seulement, clubber, ça coûte vachement cher. Il faut bien se saper en respectant des codes super strictes, avoir les dernières pompes à la mode, les mêmes lunettes de Kanye West et la coupe de cheveux de Rihanna (ou l'inverse). Du coup, il ne reste que peu d'argent pour faire ce qu'on est venu faire: boire jusqu'à plus soif, boire pour oublier qu'on ne se souviendra de rien le lendemain. L'alcool festif n'est pas à portée de toutes les bourses, surtout quand on vit à Paris, faut bien l'avouer.

 

 

 

 n603371851_1656347_7509.jpg    En plus, Paris voulant toujours être à la pointe de ce qui se fait de plus top au niveau national, on sort beaucoup en semaine. Nombreuses sont les soirées organisées un lundi soir (???) ou un mardi (???!!??), et entre le métro-boulot-dodo, ou le métro-sono-Malibu coco, il faut bien choisir. Le choix est, hélas, bien vite fait, et on s'oblige à se coucher à 22h, pendant que d'autres commencent à peine l'apéro. C'est triste mais c'est comme ça, vive le film du lundi soir sur la 6, la 3, NT1, TMC, Direct 8, etc...

 

 

 

 

 

images-copie-75.jpg      Heureusement, il y a une réponse à tout, même au clubbing, et c'est ce matin, dans le bus 24, que je m'en suis rendu compte. Il était relativement tôt, environ 7h30, et c'est encore les yeux plein de couscous (vous saluerez l'image) que je me dirigeais vers le taf'. C'est toujours plus sympa de regarder par la fenêtre, il y a quelque chose de rassurant à voir les autres gens partir aussi au boulot, qui plus est en marchant pendant que vous roulez tranquillement.

 

 

Chabro24a.jpg     C'est en tournant à l'angle du Napoléon que j'ai aperçu, accoudé au comptoir, un homme, qui paraissait soixante ans, alors qu'il ne devait en avoir que cinquante. La trogne rougit par le froid (enfin, je crois), l'oeil encore vif, il sirotait un bon demi-litre de bière, et avait l'air heureux. Mais c'est bien sûr! Cet homme que j'ai vu l'espace de quelques secondes, n'était ni plus ni moins qu'un des chantres de ce qu'on pourrait appeler "le clubbing discount de jour".

 

 

 

groland.jpg      Le clubbing discount de jour, c'est donc se mettre la race dès l'heure du lever, juste avant d'aller bosser. Ce qui a beaucoup d'avantages: pas de dress-code hyper select et pas besoin d'une liasse de billets dans la poche (et on arrive à l'heure au boulot, même si on pue un peu du bec). En effet, un bon vieux gilet moche (mais dans lequel on se sent bien) et un billet de dix euros suffisent pour vous faire vivre en parfait clubber sans vous empêcher d'aller bosser.

 

 

 

 

12329_117283508286731_115472028467879_315933_5695671_n.jpg    Alors bon, c'est vrai que d'un autre côté, l'ambiance n'est pas la même, et qu'on ne choppe pas les mêmes nanas au Régine à 3h du mat' qu'au Napoléon à 7h30.

    C'est vrai aussi que dire que "ouais, hier matin j'étais au Napoléon, on a fait des rapidos jusqu'à midi", c'est moins classieux que dire "hier au Buddha Bar, Bob Sinclar a mis Paris Hilton à poil", mais que voulez-vous? That's life, dans la vie, on ne peut pas tout avoir, être philosophe, ça s'apprend.

 

 


 

 

 


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