11 juin 2009
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Dans moins de dix jours, c'est enfin l'été.
L'occasion d'enfin retrouver nos maillots de bain laissés en berne le 1er septembre, de rouvrir le tube de crème solaire qui doit être tout collé depuis l'été dernier. Qui dit "été," dit forcément "chanson de l'été", c'est une vieille tradition française mise en place il y a une quinzaine d'années, quand la Lambada inonda nos jeunes oreilles sous l'impulsion d'une campagne de pub audacieuse d'Orangina. Comme les temps changent, cette année plus de lambada, plus de macarena, plus de yakalélo-yakélélo...
Cet été, tout comme l'été dernier, sera trusté par Sexuality de Sébastien Tellier, dont je fais ici l'énième promo pour le remercier de m'inviter ce week end admirer le soleil se reflettant sur les courbes féminines ondulant sur la plage de Biarritz.Un son de clavier digne des Beach Boys, des aspects électros rappelant les ballades de Air ou certaines de Daft Punk, et surtout des paroles frôlant le fétichisme. Un univers donc, centré autour de l'expérience du toucher. Explication.
L'été, c'est avoir envie de toucher, de maintenir cet état d'excitation qui sépare l'envie du passage à l'acte. D'ailleurs, Sacha Guitry ne disait-il pas: "Le meilleur moment, c'est lorsqu'on monte les escaliers?".
L'été, c'est la sacro-sainte période des amours d'été, des pelotages sur la plage, des jeux dans les vagues., et des slows langoureux pendant les fêtes de village.
Seulement toucher pour toucher, ça sert à rien, si ce n'est à satisfaire des instincts pervers, mais non moins animaux. Chez Tellier, il faut donc conserver un maximum l'aspect rêveur et imaginaire, qui disparaît une fois que l'on touche et qu'on sait si c'est doux, si c'est pas doux, si c'est froid, si c'est chaud, si ça colle ou pas.
Finalement, Tellier a un discours connu: de l'importance de la suggestion, "de ce que je laisse voir pour que ceux qui me regardent rêvent de toucher: il faut rêver de toucher, et non pas toucher."
De ce fait, Sébastien Tellier préférera toucher au travers d'un gant (Fingers of steel), par exemple: on garde la satisfaction de toucher quelque chose, d'en connaître la forme, mais la texture nous reste inaccessible.Un peu comme si on atrophiait le sens du toucher en séparant le "toucher" du "ressentir".
Sexuality, donc, sera l'album de tous les étés. Tous les étés, nous retrouverons cette sensation étrange de vouloir toucher sans toucher, préférant s'imaginer que se heurter à la froide réalité de ce que l'on touche.
L'été, c'est comme ça. L'été, c'est bientôt.
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